La Riposte : Le Racisme de la (jeune) gauche au Québec

Encore une fois, la (jeune) gauche montréalaise démontre l’insignifiance des luttes qui l’animent, sa superficialité et non pas son manque de maîtrise, mais l’absence totale de maîtrise des sujets qu’elle aborde. Je pourrais en outre ajouter, que la (jeune) gauche montréalaise souffre d’un grave manque d’autonomie et d’indépendance idéologique, nourrit au girond d’un multiculturalisme fédéraliste sacro-saint en face de l’autocritique et du relativisme. L’article insipide et indigne des concepts hautement complexes qu’il prétend traiter, publié par Ricochet le 26 Juin 2017 « Le Québec est raciste – Get Over It » en est l’incarnation la plus flagrante. Il contient tous les défauts de la (jeune) gauche-pop et instantané, qui est le reflet d’une génération qui vit dans l’immédiat et l’apparence. Un rapide tour sur Wikipédia leur suffit pour s’autoproclamer ceci ou cela. Pour ma part, j’ai toujours dit « qu’être à gauche demandait plus d’effort qu’être à droite », bien que ce ne soit plus tout à fait le cas aujourd’hui.

Avant de continuer, il apparaît essentiel de définir le racisme, concept qui à l’évidence n’est pas maîtrisée par l’auteur de l’article mit en accusation. Le racisme, tel qu’accepté par beaucoup qui sont impliqués au quotidien dans la lutte contre le racisme. Le racisme appliqué, c’est le changement de ses jugements, de ses comportements et de ses attitudes en fonction de la différence apparente de l’autre. Bien que complexe dans ses mécaniques, le racisme peut se contenter de cette définition pour nos besoins présents. Ajoutons seulement que le racisme se décline en deux attitudes, l’une étant négative, l’autre moins connue est positive. Ainsi l’on pratique le racisme lorsque l’on applique ou retire des qualités, des défauts, des droits, des valeurs, des intentions et des comportements sur une base « raciale » ou ethnique. Aussi la xénophilie devient une forme de racisme si elle est poussée au point de traité le « xéno», l’autres, l’étranger comme des vestales du temple de Vesta, des vaches hindous ou simplement comme des sainte-ni-touches.

Après avoir survolé le racisme, nous pouvons entrer dans le vif du sujet à savoir, en quoi la (jeune) gauche est raciste. Ce n’est pas tant son attitude sacrale envers les minorités et les extrêmes minorités que la hiérarchisation des minorités et son désintérêts marqués pour la quasi-totalité du reste de la population. Il faut le dire, la (jeune) gauche, ne maîtrise pas les idées socialistes, elle ne maîtrise pas le sujet du colonialisme, ni l’histoire de la gauche mondiale et nationale et encore moins la simple histoire générale de leur ethnie ou nation : le Québec. Aussi est-elle extrêmement perméable à la suggestion et a l’influence des médias canadians réactionnaire qui s’amuse a dépeindre le Québec comme une terre de fascisme, de racisme et d’arriéré mentaux depuis des décennies, le Québécois est ignorant, il est pire que le Klan et n’a pas voix au chapitre. Voilà ce que l’on pense des non-gauchistes et non-conformistes à leurs normes.

Enfin, Joseph Elfassi se joint à la curé avec son article « Le Québec est raciste – Get Over It ». Il a le culot de prendre comme introduction en matière de racisme, la participation de trois jeunes noir aux célébrations de la Saint-Jean Baptiste 2017. Pourquoi trois noirs ne pourraient-ils pas prendre part aux célébrations de la Saint-Jean Baptiste? Prendre cette position politique, revient à « raciser » la nation québécoise et à émettre des critères discriminatoires sur qui peut célébrer la Saint-Jean et qui ne le peu pas sans être victime d’une sombre machination. Cette distinction est incroyablement raciste et rétrograde, elle revient à dire que les noirs ne peuvent et ne doivent pas s’intégrer dans la société québécoise, qu’ils ne peuvent pas être québécois, qu’ils seront encore et toujours des noirs, des étrangers. Parce que c’est impossible d’être noir et Québécois? D’être musulman et Québécois? Immigrant et Québécois? Le statut de Québécois n’a pas à être déterminé par l’apparence « raciale » d’un individu mais par son niveau d’intégration à la société québécoise, à son amour pour la culture de ceux-ci et a l’appropriation qu’il en fait. Mais après tout que sait-on de ces trois jeunes hommes?
Ils pourraient être la troisième génération issu de l’immigration, donc des Québécois de souche tant qu’à moi, il pourrait être des enfants adoptés, des Québécois pareil au premier cas, il pourrait même être né à l’extérieur du pays et avoir appris à nous aimer, nous autres le Québec et cela en ferait des Québécois. Plus insultant encore pour l’intelligence est lorsque Mr. Elfassi mentionne que les trois jeunes hommes se sont porté volontaire ! Leur rôle dans la procession ne leur a pas été imposé, ils l’ont choisit. Mais aussitôt, il se défend, car après tout ce ne sont pas trois noirs des quartiers défavorisés, ce sont des athlètes et donc ils ne sont pas représentatifs des leurs (ici il veut dire les autres, ceux qui ne sont pas québécois). Donc, pour Monsieur Elfassi pour être représentatif de la communauté noire de Montréal il faut être pauvre et avoir été élevé en milieu défavorisé.

Il argue en outre que le “costume de prisonnier” que portaient les trois jeunes et le fait qu’ils poussaient un char contenant des chanteuses blanches étaient une révélation raciste flagrante, tirant la couverture de l’héritage de l’esclavage États-Uniens et Anglo-saxon sur nos têtes innocentes de descendant des fermiers pauvres du Saint-Laurent et des ouvriers des villes, qui ne connurent pas la prospérité avant les années 70-80. L’esclavage, des noirs qui plus est, n’a pas des racines historiques profondes au Québec, les seuls esclaves ayant étés ceux de riche français repartis avec eux après la défaite ou la propriété des grands tyrans britanniques qui se partagèrent la dépouille de la Nouvelle-France. Ici, il met de l’avant une marque de la colonisation des Québécois par les États-Unis, la projection de leur culture sur notre histoire. Mais pourtant, il ne maîtrise absolument pas la notion de colonialisme ou de colonisé, l’immigrant n’est pas un colonisé, l’immigrant fait le choix d’aller vivre dans un autre pays. Il a le devoir de s’intégrer, sinon il se marginalisera ou deviendra lui-même un colonisateur ou plutôt « une minorité nationale étrangère en colonie » comme dirait Albert Memmi dans le Portrait du Colonisé.

Le colonisé dans l’histoire c’est le Québécois, une situation qui est connue depuis bien longtemps, depuis la conquête en fait. La lutte se poursuit contre le colonialisme, mais les cartes ont été brouillé. Ici, il n’est pas question de dire que l’immigrant ne vit pas de difficulté, c’est de préciser qu’il n’est pas un colonisé. L’immigrant doit vivre le choc culturel et le résoudre favorablement pour s’intégrer à la culture ou se marginaliser. Le choc culturel se vit à la fois par l’immigrant et le citoyen qui voit arriver l’immigrant, tout deux doivent effectuer les étapes de résolution du choc pour pouvoir coexister celle-ci sont : la fascination, un intérêt et un amour pour tout ce qui est nouveau, le rejet, aux premiers heurts l’on rejette l’autre et tout ce qu’il représente et l’on se tourne vers les nôtres (ceci est l’étape cruciale si elle n’est pas réussie, il y a ostracisation), puis finalement la négociation, c’est-à-dire que l’on apprend à apprécier ce qui nous plaît et on ne se préoccupe pas de ce qui nous déplaît.
L’un des aspects du colonisé c’est le mépris et le rejet de tout ce qu’il est et l’association avec son colonisateur, ses valeurs et ses propos à l’encontre des « autres colonisés ».

Le Québec n’est pas exempt de racisme, après tout il s’est ouvert à l’immigration massive passé les années 60 ce qui fait de sa population encore des novices dans l’accueil des étrangers. Surtout si l’on considère que les étrangers anglophones (Américains, Britannique et Canadians) n’ont cessé de venir chez eux pour les mépriser, les voler et dominer. Néanmoins, la victimisation des immigrants est une chose aberrante et indigne, puisque si les victimes ont la quote ces jours-ci il n’en reste pas moins qu’une victime est une personne en position de faiblesse qui a besoin que quelqu’un redresse un tort pour elle. En victimisant les immigrants l’article d’Elfassi leur enlève dignité, fierté, mais aussi indépendance et la capacité de parler de leur nom propre. Je ne crois pas que le Québec soit un paradis, il a ses défauts, mais il n’y a pas encore eu de lynchage, de meurtre organisé d’immigrant (par des groupes suprémacistes), ni de pogrom. Alors, oui sans doute, la vie d’immigrant n’est pas facile, mais celle du Québécois en face des nouveaux arrivants ou juste des forces qui veulent l’écarteler non plus n’est pas facile. Personne ne sait trop comment faire et en plus l’on martèle depuis Toronto et Ottawa que nous sommes racistes et méprisant, alors comment trouver le chemin?

Pour conclure, Elfassi termine son article sur Ces phrases : « Nous ne sommes plus des invités chez vous. Nous sommes ici, chez nous. À l’avenir, on pousse ensemble, et on chante ensemble. Ce n’est pas une demande. C’est un rappel.» Je suis d’accord avec lui, cependant, la seule personne qui dans cette histoire à créée une division, une différenciation entre eux et nous c’est le jeune homme et son article incendiaire qui présente des exigences déjà remplies. Voilà la riposte aux accusations racistes et saugrenues que subit le peuple québécois dans sont ensemble pour le comportement de quelques individus.

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