En discutant le concept de souveraineté

La souveraineté est un enjeux crucial pour le développement et la survie du Québec depuis la conquête, consommant la rupture entre les liens entre français du Nouveau Monde (Canadien) et français de l’ancien monde (Europe), et les premières velléités d’indépendance en 1838. Depuis lors, la pensée québécoise a fait son pèlerinage pour aboutir dans les années 1920-30, puis a une première formulation de la nécessité de notre indépendance avec Raymond Barbeau (Le Québec est-il une colonie?) et l’alliance Laurentienne. Réaffirmé dans les années ’60 par le R.I.N, l’urgence de la liberté se fit tellement sentir que différents groupes jugèrent qu’il fallait de nouveau combattre pour l’indépendance des Québécois. Le F.L.Q naissait alors. Puis, avec la création du PQ et le sabordage du R.I.N au profit de celui-là**, la souveraineté comme but, comme idéal s’effrita et le concept devint flou avec tout les traficotages langagiers que lui firent subir les bergers du Parti (PQ). D’indépendance à souveraineté, de souveraineté-association à autonomie, d’autonomie à renégociation constitutionnelle. L’indépendance passa d’inévitable à indispensable, d’indispensable à conditionnelle. Voilà ce que le PQ a fait subir à l’idéal de la liberté national, à la mémoire de nos ancêtres insurgés, ce dès 1976. Il n’est pas étonnant alors que la psyché québécoise contemporaine s’apparente au masochisme, au syndrome de Stockholm ou à celui de la femme battue. Que ce soit des bassesses de l’union des deux Canada (1840), les insultes de John A. Macdonald (1870)*, les différentes réactions anti-francophone du Canada et l’interdiction du français [1864 suppression des écoles Acadiennes en Nouvelle-Écosse, 1871 interdiction des écoles françaises au Nouveau-Brunswick, 1877 l’Île-du-Prince Édouard place le français hors-la-loi, 1890 le Manitoba abolit les écoles séparées (français/anglais) et l’enseignement du français, 1892 interdiction de l’enseignement du français dans les territoires du Nord-Ouest, 1905 Wilfrid Laurier abolit les droits constitutionnels francophones lors de la création de la Saskatchewan et de l’Alberta, 1912 Keewatin (territoire fédéral) abolit l’enseignement du français, 1912 l’Ontario interdit l’usage du français dans les École], sans parler des crises de la conscription et du mépris des vies Québécoises (les morts de 1912 et les déclarations méprisantes du Gazette qui considère que la perte d’un enfant pour une famille québécoise est moins douloureuse que pour une bonne famille anglo-saxonne du Canada puisque les Québécois ont plus d’enfant); nous ne parlerons pas ici des injustices, des vols et accaparement de terres, des saisies et dépossessions, du racisme colonial qui nous afflige encore aujourd’hui et de cette constitution qui a été faite contre nous. La souveraineté devient un acte de salubrité mentale, mais malgré tout, il se trouve québécois qui s’identifie à l’unifolié et n’ont-ils pas une agressivité malvenue pour ceux qui tentent de les soulagés de l’oppression (les souverainistes). Peut-on leur en vouloir lorsque la notion de souveraineté, qui ne ne peut pas être compromise, malgré que le PQ l’ait sapé dans ses fondements. C’est que la souveraineté se définit comme l’autorité politique suprême (donc sans compromis), comme étant la qualité d’un État qui ne vit sous la contrainte ou la domination d’aucun autre. C’est de cette souveraineté que parlait le R.I.N, à celle-ci que le peuple Québécois se rallia et pour lequel il y eut violence. C’est à partir de cette définition aussi que l’on peu questionner les projets du P.Q actuel et ceux de monsieur Lévesque (à l’époque). Comment l’indépendance, la souveraineté peut-elle être atteinte si le Québec reste associé à l’État qui est son proxénète depuis la confédération? Comment à l’époque comme aujourd’hui, alors que les intérêts américains dominent les États qui y sont associés et que le Canada contrôle la majorité de la production-transformation, pourrions-nous atteindre la souveraineté sans révocation de nos liens de sujétions économiques? Surtout lorsque les groupes d’intérêts économiques prennent toujours plus de place, qu’ils ont, dès le départ, affirmé leur opposition à l’indépendance, et que l’impérialisme (ÉUA & Can) passe tranquillement d’une affaire d’État à une chose de multinationales. La même chose est vraie de l’écologie et des autres aspects de la vie humaine, comment serions-nous souverains si des groupes extérieurs, des étrangers, comme la pétrolière Total ou la bourse de Toronto, nous dictent nos politiques intérieures, nos lois environnementales, notre développement ou simplement notre alignement international en fonction de leur intérêts égoïstes? La seule politique du progrès, la seule révolution possible pour le Québec est l’indépendance, tant que nous serons sous la sujétion d’un empire étranger à nous même, nous ne pourrons que végéter dans nos espoirs et nos frustrations. Le système ne se changera pas tant que nous ne serons pas, en tant que société aux commandes. L’Enjeu est encore et toujours la disparition ou l’insoumission, la peur ou la révolte, l’indépendance ou la mort!

A. Montambault

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