Comment ignorer 150 ans d’injustice

Le défilé de la Saint-Jean-Baptiste du 24 juin dernier a bien fait jaser. Une controverse s’est créée autour d’un vidéo de 3 jeunes Québécois noirs qui poussaient un char allégorique, habillés de vêtements à l’allure sale supposés évoquer les pages d’un livre anciens. Certains y ont vu du racisme, la scène leur faisant penser à l’esclavage des noirs. Une explication fût donné aussitôt pour remettre les pendules à l’heure: Les jeunes qu’on voyait dans le vidéo était des bénévoles d’une équipe sportive locale (Pour les remercier, l’école avait même reçue un don pour encourager la persévérance scolaire). L’entraîneur de l’équipe ainsi que plusieurs de ses membres ont déclaré être déçus de la perception des médias, et de n’être vue que comme des représentants d’une race plutôt que comme des Québécois à part entière. Les détracteurs du nationalisme Québécois s’en sont donné à coeur joie pour tenter de discréditer le mouvement, et certains de ses représentants ont malheureusement mordu à l’hameçon. Mais pendant qu’avait lieu cette lapidation suivit du festival de la repentance, un événement organisé par le gouvernement colonial fédéraste le même jour passait sous silence chez la gauche post-nationale et recevait l’éloge des médias: La constellation francophone, ou comme je préfère l’appeler, la fête du révisionnisme historique. Cette fête se présentait comme étant une célébration de la francophonie canadienne d’un océan à l’autre. C’était même la première fois que le gouvernement fédéral investissait de l’argent dans la Saint-Jean-Baptiste selon la ministre du patrimoine “canadian” Mélanie Joly, mais la réalité, c’est qu’on a volé 25% de notre budget provincial réservé aux festivités pour financer leur propagande dégueulasse. Cette aberration a eu lieu entre autre au Parc de la Francophonie dans la ville de Québec. On pouvait y entendre des ânerie du genre ”Le français se porte mieux que jamais au Canada”, et une omission totale de plus de 150 ans de racisme anti-francophone. Pendant que la ministre Joly et ses amis faisaient leur cirque pour tenter de nous vendre un Canada qui materne sa minorité francophone, un groupe de contestataires était sur les lieux, tentant de remettre les pendules à l’heure quant à la réalité Québécoise et francophone dans fédération, et recevant l’appuie non seulement de plusieurs Québécois, mais aussi de touristes Corses, Bretons, Français, Indiens et Brésiliens. Comme quoi l’authentique internationalisme patriote n’est pas mort. Cette fête, contrairement à l’incident du char allégorique, était un véritable geste politique. Les colonialistes ont usurpé notre propre fête nationale pour nous vendre le colonisation. 250 ans de meurtres, pillage, viols, discrimination et exploitation, et ça croit qu’on va tout oublier avec des hostie de ballons et trois chansons de Paul Daraiche. Si ça ce n’est pas du racisme…

Au lendemain du 24 juin, les jeunes qui ont participé au défilé ne sont pas plus des esclaves qu’ils ne l’étaient avant le défilé. Les francophones hors Québec, eux, continuent de voir leurs écoles sous-financés. Ils continuent à recevoir des services dans un français médiocre dans les services publiques, à subir le mépris de la majorité anglophone, tout cela les poussants à l’assimilation. Au Québec, l’anglicisation prend de plus en plus de terrain, avec les CEGEP anglais accueillent de plus en plus de francophones, et les CEGEP français penchant de plus en plus pour l’option du bilinguisme… Bref, les canadiens-français subissent un génocide culturel, mais personne n’en a rien à chier, parce que 3 jeunes Québécois noir ont poussé un char allégorique bénévolement pendant le défilé de la Saint-Jean-Baptiste.

D. Lantagnac

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